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The Voice of the Lizard résonne en Thaïlande - par Olivier Oddou - 24/08/2017
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À Phuket, île très touristique du sud de la Thaïlande, tristement célèbre après son tsunami de 2004, une radio s'adresse à toutes les populations, et en particulier aux expatriés. À cause de la censure, elle a dû cependant quitter la FM pour garder sa liberté de ton. Reportage.

 

Les studios de The Voice of the Lizard et Catch FM au Twin Palms resort à Phuket - © Olivier Oddou
Les studios de The Voice of the Lizard et Catch FM au Twin Palms resort à Phuket - © Olivier Oddou
The Voice of the Lizard, un nom à faire pleurer de nostalgie Pierre Bellanger ! La station, homonyme de l'ancêtre de Skyrock, et sa petite sœur Catch FM ont été créées il y a quatre ans. Elles appartiennent au très chic groupe d'hôtels, de bars et de clubs de Phuket, Twin Palms. Ses locaux sont d'ailleurs hébergés dans le très cosy Twin Palms resort, situé près de la plage de Surin. Les deux stations sont dirigées par Silvano Stabile, un Italien polyglotte doté notamment d'un français parfait. Un sérieux atout pour ce groupe touristique à la clientèle internationale. Silvano est aussi le responsable de la couleur musicale et des "ambiances" de tous les lieux branchés du groupe : clubs, bars, restaurants, salons des hôtels, piscines… C'est lui qui en dresse leurs playlists.
 

La première radio, Catch FM, reflète d'ailleurs l'une de ces ambiances : uniquement musicale, elle reprend les titres qui font le succès du bar-club éponyme très huppé de la plage de Surin à Phuket, le Catch Beach Club. Lounge, house… Une programmation de choix aux allures des clubs branchés de Saint-Tropez…
 
 

QUAND LA VOIX DU LÉZARD SE FAIT ENTENDRE…

 
L'autre radio, The Voice of the Lizard, se veut plus internationale, mais aussi plus parlée. La programmation musicale, plus éclectique, est entrecoupée de rubriques et d'émissions destinées à toutes les populations qui se sont installées sur l'île. Russe, anglais, français… La radio parle en plusieurs langues pour toucher toutes les populations, mais ses jingles sont en thaïlandais. Si les émissions ne sont pas en direct, Silvano et ses animateurs s'appliquent à les réaliser avec soin et à faire intervenir tous les acteurs de l'île au micro de la radio. Outre le programme de flux, ces émissions sont aussi proposées en podcast sur le site : SongStory, StripTease (en français), T.G.I.F, The Beach…
 

"Hors de question de diffuser des messages de propagande pour le régime"
 
 

QUITTER LA FM : LE PRIX À PAYER POUR RESTER LIBRE

 
Si Silvano est tant attaché aux contenus parlés, c'est aussi à cause des conditions d'existence de ces radios : démarrées il y a 4 ans sur la FM, les stations ont connu les nombreux aléas que connaissent les étrangers essayant d'établir un business en Thaïlande : législation volontairement compliquée, frais divers et variés, mais aussi contrôle des programmes : avec l'arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans, la radio a préféré se retirer des ondes hertziennes : il était hors de question de policer le ton des contenus et encore moins de diffuser des messages de propagande pour le régime. Comme Silvano l'explique, avec l'arrivée des smartphones et avec la bonne assise des radios adossées au groupe Twin Palms, bien implanté dans diverses activités touristiques sur l'île, les stations peuvent désormais être autonomes avec leur seule diffusion sur internet. Sans publicité, elles font pourtant partie de la communication globale du groupe, et font la part belle aux partenariats avec d'autres business d'expatriés de l'île. Et s'il fallait soulever le caractère essentiel du cross-média, Silvano écrit d'ailleurs lui-même une rubrique dans le journal partenaire Bikinis & Martinis distribué dans de nombreux hôtels de l’île. Un média, des médias…
 
 

QUAND LE CATCH BEACH CLUB SUBIT LUI AUSSI LA LÉGISLATION (ENCADRÉ)

 
Le Catch Beach Club, dont la radio branchée Catch FM reprenait l'ambiance musicale, a dû lui aussi fermer il y quelques mois suite aux injonctions des autorités, et ce après 10 années d'existence… Motif ? "Libérer la plage de Surin" et lui redonner son caractère naturel, afin d'honorer la famille royale qui l'avait visitée dans les années 50, et qui est actuellement endeuillée suite au décès du roi. S'il était besoin de préciser que le cadre réglementaire en Thaïlande n'est pas chose aisée…

 



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